Ce samedi, Elliana s'ennuyait, et lorsqu'elle s'ennuyait son humeur était terriblement mauvaise. Le temps semblait être à la hauteur de son irritation. La pluie coulait à flot, de gros nuages noirs faisaient leur apparition laissant présager l'un de ses monstrueux orages d'automne et cela exaspérait encore davantage le professeur de divination qui ne savait pas quoi faire en haut de sa tour. Ce qu'elle aimait le plus, c'était torturer certains de ses élèves surtout ceux des autres maisons que de la sienne, mais ceux-ci n'avaient pas cours, et vu le mauvais temps, ils ne seraient pas dehors mais dans leur salle commune respective, autrement Ellie serait descendue pour faire sa loi dans le Parc de Poudlard. Dommage, vraiment ce temps gâchait tout. Alors que faire ? Depuis la réunion avec la directrice, cette dernière avait bien spécifié à l'adresse de Sofiazilla et d'elle-même qu'elle « souhaite vraiment que peut importe notre sang, nos différences, ou encore nos affinités, nous agirons en équipe, et en professeurs afin de protéger avant tout nos élèves ! ». Par conséquent, Elliana avait du freiner légèrement sa petite guérilla avec Sofiazilla même si elle réfléchissait encore à la continuer d'une manière moins visible mais tout aussi désagréable pour son adversaire. Elle n'avait pas encore trouvé comment mais ça viendrait, bien assez rapidement. En attendant, elle s'ennuyait si bien qu'Elliana lança l'une de ses boules de cristal contre le mur avant de la réparer à l'aide de sa baguette. C'était assez relaxant comme méthode mais assez pathétique aussi et au bout de la troisième fois, la quarantenaire ne prit pas la peine de lancer un reparo sur l'un de ces objets de cours. Cela l'ennuyait, c'était affreux comme sentiment.

Finalement, elle décida de se lever et d'aller voir ce qu'il se passait dans sa salle commune. Après tout, elle était la directrice des Serpentards, elle trouverait sans doute une occupation à exercer avec la plupart d'entre eux, et en outre, elle verrait son fils, ce qui l'encouragea davantage dans cette idée. Oui, elle faisait bien d'y aller. Elle les encourageaient pour la coupe des quatre maisons, sans parler de la coupe de Quidditch qui allait bientôt commencer. Son humeur remontait en flèche, elle passa même devant son mari qui était en pleine discussion avec l'un de ses élèves qui lui demandait de lui laisser plus de temps pour rendre un devoir. Elle savait qu'il finirait par accepter, il était faible parfois, mais elle trouvait ça tellement attendrissant que son mari ait autant d'humanité. Elle ne savait pas où il trouvait tout cela. Elle n'en était pas capable. Et d'une certaine manière, elle était plus faible que lui, à se cacher derrière une armure de femme froide et fière. Enfin, même si on enlevait l'armure, elle serait encore une femme froide et fière, il devait y avoir un sacré nombre de murailles avant de voir une Elliana, douce et sensible. Si du moins, on admettait l'idée que celle-ci existait. La directrice des Serpentds descendaient les marches une à une, sans se soucier de qui elle croisait, mais elle remarquait bien que la plupart des élèves pour ne pas dire l'intégralité se poussait pour la laisser passer de peur de recevoir ces célèbres foudres. C'était si agréable pour elle de voir à quel point elle était respectée dans ce château, drôlement réconfortant d'avoir ce pouvoir là. Arrivée aux cachots, elle se rendit en direction de la salle commune alors qu'un bruit suspect la stoppa dans son élan. Évidemment, Elliana, curieuse, changea de direction pour se rendre vers là où elle entendait des pas, avant de voir qu'il s'agissait d'un homme et pas n'importe lequel. « Tiens, tiens. Matthew. On s'est perdu ? », dit-elle un rictus aux lèvres en pensant qu'elle avait décidément bien fait de quitter ses appartements pour se rendre ici. Jamais elle n'aurait pensée tomber sur cet ancien élève qu'elle n'appréciait pas et qui se trouvait être bon ami avec Sofiazilla. Finalement, elle l'avait peut-être trouvé ce plan pour continuer sa guérilla en passant inaperçue aux yeux de la directrice. Elle allait pouvoir s'amuser un peu. « Vous n'avez rien à faire là, vous le savez, n'est ce pas ? Est-ce vrai ce que j'ai entendu dire, vous n'avez plus de baguette ? », avant de laisser échapper un terrible rire. Être privé de sa baguette, c'était l'un des pires sorts que l'on pouvait réserver à un sorcier. Et comble de chance ou de malchance, c'était sur lui que c'était tomber.

Samedi, Matthew tournait en rond chez lui, il aurait voulu aller voir Sofia pour lui parler, la sentir contre lui, pouvoir la serrer dans ses bras, mais c'était risqué, bien trop risqué. Non seulement, il pouvait avoir des problèmes s'il s'introduisait à Poudlard de la sorte, mais en plus cela pouvait également en causer à sa petite amie. Par ailleurs, comme si les deux autres arguments ne suffisaient pas, il connaissait cette guerre "sang pur/né moldu", et étant sans baguette, s'il tombait sur un septième année mal intentionné il était plutôt mal barré. Grognant, il alla faire un tour dehors, et plus précisément vers le près au lard, en cas qu'une subite bonne idée le prenait. Après tout, pendant toutes ces années à Poudlard, il s'en était toujours sorti, il ne s'était jamais fait prendre et pourtant des excursions interdites, il en avait faite quelqu'unes, mais à l'époque il avait une baguette, des amis sur qui compter et surtout il était élève le pire qui pouvait lui arriver c'était une retenue, là, l'enjeu était bien plus important... surtout qu'au final c'était par simple envie, pas par nécessité qu'il comptait rendre visite à sa chère et tendre.
Après s'être allongé pendant un peu plus d'une heure dans de l'herbe, il décida de finalement de tenter sa chance... après tout le goût du risque de "l'aventure" lui manquait, la directrice de Poudlard l'aimait bien et il ne faisait pas grand chose de mal, surtout que sas baguette il était inoffensif, l'envie de voir Benett était trop forte... et si jamais il se faisait prendre, il improviserait. Avant de partir vers le bureau de la belle brune, il alla prendre un petit bouquet de fleurs, et se dirigea vers le château. Il connaissait le chemin parfaitement, et surtout les petits détours qu'il pouvait faire pour éviter de se faire repérer. Tout marcha à peu près à merveilles jusqu'à ce qu'il arrive dans les cachots. En effet, après avoir avoir frappé à la porte de sa petite amie, il se rendit compte qu'elle n'était pas là... Sûrement qu'elle vadrouillait, à moins qu'elle soit en mission avec les aurors. A vrai dire il s'en savait rien, et il se sentit assez stupide d'être venu sans lui demander si elle était-là; pourtant il aurait pu prévoir qu'elle ne serait pas dans son bureau, elle avait sûrement d'autres choses à faire bien plus intéressantes. Alors qu'il était en train de repartir, il ne tarda pas à voir une silhouette qui ressemblait fort à celle d'un professeur. Premier reflexe qu'il eut, et certainement assez stupide c'est de balancer les fleurs dans un coin. Oui, il aurait pu se planquer, mais non, visiblement pour une raison inconnue il avait trouvé que de cacher les fleurs était prioritaires. Se maudissant pour son réflexe, il n'eut pas le temps de se mettre dans l'ombre qu'il se retrouva nez à nez avec Elliana. Sérieusement, il était maudit, ce n'était pas possible autrement. Pourquoi est-ce qu'il était tombé sur la seule prof qu'il n'avait jamais pu supporter et qui était des fois un peu limite anti né-moldus. Lui lança un regard noir, l'ex serdaigle ne tarda cependant pas à répliquer Bonjour Elliana. Maintenant l'heure d'improvisation était arrivée... enfin aurait du arriver. Il n'eut pas le temps de rajouter que non, il n'était pas perdu que la femme avait déjà repris la parole, lui faisant légèrement hausser un sourcil et fermer son poing. Il devait retenir sa vague envie de la frapper. Il détestait qu'on lui rappelle qu'il n'avait plus de baguette... surtout par elle. C'était déjà assez difficile dans la vie de tous les jours sans qu'en plus on lui rabâche. Inspirant une bonne bouffée d'air, il ne tarda pas à dire Plus pour très longtemps. dit-il en premier en parlant de la baguette, enfin, du moins fallait l'espérer. J'étais venu voir Sofia.. car ... et là une illumination lui vint. J'ai trouvé des fleurs soumises à un sort et je me dis qu'elle pourrait m'aider, comme je n'étais pas loin d'ici, je me suis déplacé... d'ailleurs, elles se sont enfuies en vous voyant arriver. dit-il en disant sa tirade très sérieusement, comme si c'était la vérité. Tout en se disant mentalement que ce qu'il venait de dire était sûrement un des plus piètres mensonges qu'il avait pu sortir, mais bon, c'était quand même possible. je ne vois pas pourquoi j'aurais pris le risque de venir ici et de compromettre le poste de Sofia si ce n'était pas important.... avec cela, peut-être que cela ferait plus vrai. Pitié Elliana, crois ce mensonge.