Regardez la marcher avec grâce, ses cheveux flamboyant virevoltant au rythme du vent comme des flammes venant lui caresser les épaules, le dos droit, le regard fixe, le pas déterminé et le menton légèrement relevé, cette jeune fille, qu'a-t-elle de plus que vous . Rien. Ou peut-être tout ? On dit d'Alice qu'elle est une combattante, la tête sur les épaules sachant garder son sang-froid en toutes circonstances. Peu friande de la manière douce, la jeune fille est rentre dedans et n'a pas la langue dans sa poche vous disant les quatre vérités en face que vous le vouliez ou non. Bien que le calme ne soit pas son fort, la rouquine est une personne à l'écoute et d'une bonté incroyable, une épaule sur qui pleurer, une oreille pour vous écouter, des bras pour vous réconforter, Alice reste une âme charitable et confiante. La loyauté est son maître mot, ayez la jolie rousse dans votre camp et soyez sûr que celle-ci vous sera fidèle jusqu'à la mort. D'un gabarit peu impressionnant, à première vue la jeune fille ne serait pas de taille à affronter de grands sorciers, mais les apparences sont bien trompeuses, Alice est une élève puissante et ambitieuse malgré sa bouille innocente, la rouquine peut se montrer agressive lorsque le danger se présente. Malgré sa gentillesse et sa bienveillance, la rouquine a un caractère explosif ne cessant de jacasser (peut-être un peu trop même ?), sûre d'elle, Alice est une meneuse née mais contrairement à ce que vous pouvez croire, elle ne vous fera jamais passer en dernière position, elle ne vous regardera jamais de haut, pour elle, nous sommes tous égaux quoiqu'il arrive. Mais derrière ce sourire éternel toujours collé à son visage angélique se cache une grande tristesse que jamais elle n'oserait vous montrer, un fantôme du passé qui la hante encore et encore la tiraillant nuit et jour. Comment imaginer que derrière ce trop-plein de bonne humeur se cache une âme meurtrie ? Mais malgré cette tragédie qui ne cesse de revenir, la rouquine ne perd pas le large, travailleuse et déterminée, Alice compte bien devenir l'une de ces grandes sorcières dont les générations futures ne cesseront de raconter les aventures et les exploits. Mais après les bons côtés, il y a les mauvais. Les rumeurs disent qu'Alice est impulsive, peut-être trop, prenant certaines remarques très à coeur, il en faut peu pour blesser la jeune fille et s'attirer les foudres de sa colère. La rouquine est hyperactive ne cessant de bouger à gauche puis à droite, divaguant entre études et amis, cherchant à repousser ses limites encore et encore. Plongez votre regard dans celui d'Alice et vous verrez une Poufsouffle digne de ce nom, travailleuse, ambitieuse et loyale.

À première vue notre existence semble reliée d'un point à un autre, tracée dès notre naissance. On dit que le hasard fait bien les choses lorsque la situation tourne en notre faveur, mais ne pensez-vous pas que les personnes que nous rencontrons, que nous voyons, les choses, les décisions que nous prenons sont minutieusement orchestrées ? On l’appelle destin ou encore fatalité, mais ce n'est que la vie, un petit bout d'existence sur une planète qui s'effondre un petit peu plus chaque jour. Sous nos yeux impuissants, alors on se voile la face et on laisse les choses faire, les ténèbres envahissant notre ciel, le chaos s’immisçant dans nos vies et le silence étouffant nos paroles. Nous ne sommes que des pions sur un échiquier géant et bientôt nos vies quelque peu idylliques basculeront dans un cauchemar sans nom.

Alice attendait là, sur ce quai froid et noir de monde, des personnes se précipitant à gauche puis à droite, le visage tordu par le stresse et l'angoisse de rater le départ. Au milieu de cette fourmilière géante se tenait la petite fille aux cheveux flamboyants, un brasier au milieu des ténèbres. Elle fixait la porte du wagon avec tristesse et mélancolie comme si ce train allait l'envoyer tout droit au bagne. Elle prit sa valise et emboîta le pas à un jeune homme avant de monter dans son compartiment se jetant nonchalamment sur un siège grimaçant en voyant tous ces parents embrasser leurs enfants, pleurant, riant aux éclats comme si ce départ était une aubaine pour certains et une fatalité pour d'autres. La rouquine appuya sa tête contre la vitre glacée et ferma doucement les yeux. Au fond de quoi se souvenait-elle ? De tout, des arbres perdant leur feuillage lorsque le vent d’automne venait les arracher aux branches les laissant mourir sur le sol, des ricanements et des cris venant se perdre dans les rues de Bristol, sa ville natale, de la pluie battante qui caractérisait si bien la Grande-Bretagne mais surtout d’un jeune homme turbulent et froid au regard ténébreux qu’elle connaissait sur le bout des doigts. Mais surtout, d’un soir pluvieux le ciel noircit de nuages comme si celui-ci pleurait d’ores et déjà le futur. La petite fille, haut comme trois pommes sautillait dans les flaques en pouffant de rire s’amusant de peu, elle courait et tourbillonnait dans les ruelles sombres sous le regard bienveillant de Morgan Ainsworth, son oncle adoré, mais qui à ses yeux représentait comme un deuxième père. Elle avait grandi dans une famille aimante entourée de deux parents et d’un frère, une famille unie pour le meilleur et pour le pire. Mais elle se souvenait surtout de la froideur d’Elijah, l’ainé. Dès son plus jeune âge, le garçon effrayait sa petite sœur mais jamais, jamais elle n’aurait imaginé qu’il était capable des pires atrocités, bien qu’il ne soit pas de confiance, Alice restait scotchée à son frère se sentant protégée malgré tout. Mais ce soir-là, tout allait basculer, leur vie idyllique plongée dans un cauchemar interminable. Elle ne cessait de gambader sans s’arrêter le froid lui déchirant les poumons mais elle se sentait libre, le vent faisant virevolter ses cheveux flamboyant tels des flammes lui léchant le visage et les épaules, la pluie venait lui fouetter les joues, rougies par l’air glacial de l’automne. Le bitume luisait à la lumière des lampadaires, un éclairage peu rassurant ressemblant étrangement à l’un de ces vieux films d’horreur, le cliché parfait. Arrivée à hauteur de sa petite maison, Alice se jeta sur la porte en rigolant, tambourinant celle-ci sans un vacarme impressionnant s’attendant à voir son paternel débarquer en furie, le regard noir et les sourcils froncés mais les muscles de sont visages se relâchant peu à peu en voyant la petite rousse rigoler. Malheureusement le silence régna quelques instants, la petite fille frappa à nouveau pensant à une blague, mais une fois de plus, son appel resta sans réponse. Elle se tourna vers Morgan, confuse, le regardant de ses yeux brillants avant de taper une nouvelle fois. Les lumières étaient éteintes, les rues vides et le silence était leur seule réponse. Alice longea la façade pour atteindre la fenêtre du salon restée ouverte. Sans prendre le temps de regarder si tout était vide, elle se glissa à l’intérieur avec une souplesse incroyable et se releva brusquement tapotant les murs à la recherche de l’interrupteur. Le cœur battant et le visage tordu par la peur, la rouquine appuya avec vitesse sur le petit bouton de plastique, la lumière éclatante laissant découvrir une scène d’épouvante comme des rideaux se levant sur un spectacle. La petite fille scrutait le salon de haut en bas et de gauche à droit laissant sa main sur l’interrupteur. Le temps semblait s’être arrêté, Morgan, bouche bée derrière la fenêtre était figé, Alice regardait la scène d’horreur de ses yeux innocents et devant eux, se tenait le garçon turbulent et ténébreux figé au milieu de ce chaos. La rouquine recula jusqu’à percuter un mur laissant quelques cadres s’écraser à terre dans un fracas incroyable, les yeux inondés de larmes la jeune fille se laissa tomber à terre au milieu de tous les débris de verres. Elle se souvient du sentiment de dégoût et de crainte qui l’avait envahi ce jour-là ne la quittant plus, Alice se rappelle de chaque détail, du sang qui tapissait les murs et le sol du salon, des deux corps inertes de ses parents gisant sur un parquet crasseux et au milieu de tout, au centre de ce cauchemar, son frère. Elijah Gabriel Sommers, son regard noir et vide, son visage dépourvut de tous sentiments. Depuis cette nuit la, la jeune fille le savait, son frère ne serait plus qu’un étranger, un hors la loi à ses yeux.


Le train berçait la jeune fille qui regardait le paysage défiler le visage dépourvu de toute expression, un silence pesant régnant entre elle et son partenaire de cabine. Alice jeta un coup d’œil discrètement au jeune homme plongé dans un bouquin au titre complexe donnant une migraine à la jeune fille rien qu’à la vue de l’épaisseur du livre. Celle-ci laissa tomber sa tête sur le siège et referma les yeux. Alice se souvenait des longs étés pluvieux qu’elle avait passé à Londres en compagnie de son oncle, celui-ci l’avait recueilli après la mort de ses parents. Seule ombre au tableau, son frère était de la partie étant trop jeune pour être inculpé et faute de preuves, celui-ci était présumé innocent. Mais la rouquine le savait, Elijah était loin d’être un ange. Elle ne l’approchait pas, ne lui parlait pas, ne le touchait pas, pour elle, le petit garçon à peine plus âgé qu’elle n’était rien d’autre qu’un étranger, un meurtrier. Elle s’était juré qu’un jour ou l’autre, il allait devoir payer pour ses actes. Son frère ne cessait de clamer son innocence, mais ses paroles ressemblaient plus à une diarrhée verbale qu’à une preuve de sa non-culpabilité, des mensonges qu’il enchaînait les uns après les autres poussant le vice un peu plus loin. Les jours se succédaient et jamais la rancœur qu’éprouvait la rouquine ne s’était estompé, elle grandissait et la rongeait un peu plus. Alice détestait tout chez son frère, son rire débile, son visage et son sourire sournois, sa façon de marcher et de se croire au-dessus de tout le monde mais elle détestait par-dessus tout la manière dont il la traitait, comme une pauvre brebis galleuse, incapable de se défendre. Morgan avait beau être là pour les séparer quand rien n’allait, Elijah terrifiait la jeune fille même si celle-ci ne le montrait guère. Alice se réfugiait dans les contes et les livres qui parlaient de Poudlard, cette école de magie qui lui permettrait d’avoir une nouvelle vie, un nouveau départ loin de tout, de la misère et de la peur. Née d’une mère moldu et d’un père sorcier, la rouquine était destinée à étudier dans cette école prestigieuse. Elle se rappelait du temps qui s’écoulait lentement et jour après jour, Alice devenait anxieuse, son départ se rapprochait à grands pas mais son enthousiasme se dégradait jusqu’à devenir totalement nul. Elle ne voulait pas partir, quitter Londres, ses amis pour se retrouver avec des inconnus, enfermé dans un château durant des années en compagnie de son frère. Tout la ramenait à lui, chaque chose qu’elle voyait semblait être faite pour lui rappelait chaque seconde qu’Elijah n’était autre qu’un psychopathe meurtrier. Mais malgré tout, au fond d’elle, une partie de la jeune fille ne pouvait se détacher de lui, il faisait partie de sa famille qu’elle le veuille ou non. On dit que le temps guérit les blessures, elle ne lui a pas pardonné, elle n’a pas oublié, mais elle a enterré la hache de guerre six pieds sous terres.
Alice était allongée sur son lit les jambes croisées, le regard fixe. C’était sa dernière année, et elle comptait bien en profiter. La petite fille timide et craintive de son passé s’était transformé en une jeune femme sûre d’elle, intelligente et ouverte d’esprit. Une Poufsouffle dans l’âme. Elle se souvenait des premiers jours passés au château se cachant dans l’ombre pour ne pas croiser son frère comme une brebis évitant le grand méchant loup. Elijah s’était retrouvé chez les Serpentards un caractère de prédateur qui lui allait si bien, manipulateur et sarcastique, une vipère au poing. Pour ne ressembler en aucun point à son frère, Alice acquit la capacité de se transformer en animal de son choix, un animagus, ce qui n'était pas le cas de son ainé probablement trop fier pour changer d'apparence trop attaché à son physique de mannequin. Un chat, voilà ce qu'elle voulait devenir, fougueux, gracieux et agile, une bête qui représentait en tout point la jeune fille. Un apprentissage long et difficile, mais la rouquine ne lâcha pas le bout et persévéra jusqu'à maîtriser à la perfection cette technique de métamorphose. Ses débuts à Poudlard ne furent pas sans repos, des railleries sur le fait qu'elle ne soit pas une sang pur, des difficultés à apprendre la mort de ses parents continuant à la hanter, mais une personne, une seule âme dans ce château avait foi en elle. Morgan, professeur de sortilège, celui-ci aida et épaula bon nombre de fois la jolie rousse, les jours passèrent et les mois se succédèrent laissant le temps à la rouquine de s’épanouir, sa peur s’estompait peu à peu mais son cœur se soulevait toujours lorsqu’elle faisait face à l’être qu’elle détestait le plus. La vie n’est pas un long fleuve tranquille, joindre les deux bouts n’est pas toujours facile. Alice le sait aussi bien que tout le monde, ce qu’on appelle destin l’a ramené à son frère, une fois de plus. La rouquine avait un but, un seul, celui de devenir une sorcière puissante pour, un jour, envoyer son frère à sa vraie place. La prison lui tendait les bras et elle n’allait pas se gêner pour l’y envoyer quitte à en payer le prix fort. Bien que son enfance fut une expérience terrible, Alice ne peut s’empêcher de tenir à son frère, un lien invisible les unissant pour le meilleur et pour le pire. Elle est attachée à lui malgré les différences qui les séparent, mais elle ne peut lui pardonner ses actes terribles. Une rivalité qui ne cessera de s’accentuer au fil des années.