Léna est impulsive, c'est ce qui lui a valu d'avoir de nombreuses punitions durant ses études, et de se faire mettre à l'écart chez les Tapesouafles. Elle ne peut s'en empêcher, dès qu'un sentiment d'injustice l'empoigne, elle démarre au quart de tour. On peut la qualifier de grande-gueule pour ça. Elle ne laissera jamais quelqu'un tomber, car elle suit toujours ses principes et défend ses convictions. Ce qui fait d'elle quelqu'un de bagarreur.
Cependant, cela ne l'empêche pas d'être rusée et discrète quand elle le veut vraiment.
Elle est également exclusive, possessive et jalouse, que ce soit en amitié ou en amour, elle est fidèle et exige de l'autre la même chose. Elle ne supporte pas l'hypocrisie ni qu'on manque à sa parole. Très rancunière lorsqu'elle a été blessée, elle a tendance à vouloir se venger dès qu'elle en a l'occasion.
Même si elle apparait comme agressive, Léna est avant tout une jeune femme qui cherche sa place, comme tout le monde. Elle ne sourit facilement qu'en présence de Sofia. C'est aussi une personne digne de confiance. Elle ne manquera jamais à sa parole.
Sportive dans l'âme, elle n'en délaisse pas les livres pour autant et adore apprendre....pourvu que le sujet l'intéresse.

Vous vous demandez sûrement pourquoi, moi, Léna Beauregard, jeune femme d'origine française, j'ai une tête d'asiatique et je dispense des cours en Angleterre ? Ce n'est pas aussi compliqué que ça en a l'air, mais il va falloir remonter un peu dans le temps. Un siècle plus tôt, mon arrière-grand père paternel, Charles Belcourt, un riche sorcier s'installait en Chine. Il y épousa Yung Li, une très belle chinoise, sorcière elle aussi. Parmi les enfants qu'ils eurent, il y eut Yang, une magnifique métisse, aux traits asiatiques bien plus prononcés que ceux occidentaux. Yang donc, qui était la plus studieuse des trois enfants décida de partir pour Paris, après avoir brillamment suivi ses études dans une école chinoise, elle gagna une place au sein du ministère de la magie française. Évidemment ses traits exotiques et sa beauté ne passèrent pas inaperçu. Louis Beauregard, un écrivain en pleine ascension la remarqua alors qu'il assistait à une conférence. Il tenta le tout pour le tout et l'invita à boire un café, prétextant l’interviewer. Il réussit à la faire rire, elle la grande sérieuse. Ils se revirent de nombreuses fois ensuite et quelques mois plus tard, Yang Li Belcourt devenait Yang Li Beauregard. Donc ma fameuse grand-mère enfanta également. Elle eut quatre enfants dont mon père Théodore Beauregard. Mon père avait à lui l'intelligence, le charisme asiatique, et une situation très confortable lorsqu'il rencontra ma mère. Séraphine. D'une beauté à couper le souffle, des cheveux d'un blond cendré magnifique, de grand yeux bleus emplis de douceur. Un sourire à tomber par terre. Elle avait une vingtaine d'année, et plutôt que de se consacrer à la carrière de la mode comme sa sœur ainée, elle avait choisi la voix de la politique. Gravissant les échelons au ministère de la magie, elle voulait prouver au monde entier qu'elle n'était pas là juste pour être belle, mais qu'elle pouvait apporter quelque chose au monde elle aussi, grâce à son esprit. Et ce parce qu'elle était vélane. Sa détermination charma bien plus mon père que sa beauté. Il voyait en elle tout ce qu'il aimait chez une femme, la combativité, la vivacité d'esprit. Pour un homme de lettres, c'était bien plus motivant que n'importe qu'elle autre femme qu'il qualifiait de banale. Grâce à sa mère et son grand père, Théodore avait facilement accès au ministère, il y passait le plus clair de son temps à observer les gens, à prendre des notes. Il était rédacteur d'une importante gazette française, généralement considéré comme un journal à scandales mais qui délivrait surtout l'information de manière crue, doublée d'humour. C'est en surprenant Séraphine lisant son journal que mon père l'aborda. Elle se refusa à lui bien des semaines avant de finalement céder, comprenant qu'il n'en voulait pas à sa carrière, se laissant charmer par cet homme aux allures d'étranger, mais si bien inséré dans la société française.
Ma mère avait vingt-deux ans quand je suis née. Le 31 octobre à vingt heures pile. En France, en plein Paris. En fait, ma mère était venue au ministère de la magie français pour déposer un dossier en retard et manque de pot, dans l'ascenseur, elle perdit les eaux. Heureusement pour elle et pour moi, des collègues la croisèrent alors qu'elle éprouvait ses premières contractions. Autant vous dire que ce fut tout un remue ménage ! J'arrivais en pleine santé néanmoins. On s'attendait à voir apparaître une chevelure blonde, comme celle de ma mère. Mais non. Le portrait craché de mon père. Ma mère ne s'en offusqua pas, bien au contraire.

Je ne me souviens que peu des premières années de ma vie. Je sais que j'ai été choyée, toujours heureuse, malgré les métiers prenants de mes parents, ils arrivaient à trouver du temps pour moi, et pour eux. J'étais malgré tout une enfant équilibrée. Garçon manqué, je préférais largement les activités sportives aux jeux de filles. Rapidement, j'eus le droit à mon premier balai, à condition qu'on me donne des cours. Il va s'en dire, qu'en tant que gosse de riche, on ne me refusait pas grand chose. Le Quidditch devint ma passion, dès mes 6 ans et j'étais décidé à vivre cette passion jusqu'au bout. Mes parents tentèrent bien de me pousser aux études, mais non. Les seuls livres que je dévorais concernaient le Quidditch ou des histoires fantaisistes comprenant dragons et autres créatures. Mon oncle Alfred étudiait les dragons et me rapportait pas mal de choses dessus. Il était d'ailleurs présent, le jour où j'ai découvert mes pouvoirs. J'avais huit ans. Il venait nous rendre visite, parce que ma mère était sur le point d'accoucher. Et oui, pendant que je m'amusais comme une petite folle sur mon balai, j'avais à peine remarqué le ventre de ma mère s'arrondir, et grossir encore et encore. Le jour où ma sœur est née, Alfred est venu me voir en courant. « Léna ! Léna ! Ta maman a besoin de toi ! » Je ne comprenais pas grand chose du haut des mes huit ans, mais je savais qu'il fallait que j'y aille, j'avais mon balai dans la main, j'ai volé jusqu'à la chambre de ma mère.

Elle pleurait toutes les larmes de son corps, il y avait du sang sur les draps. La sage-femme près d'elle avait la mine grave. Mon père se tenait la tête entre les mains. J'avais peur, vraiment peur. « Le bébé est mal positionné, il va s'étouffer si on ne fait rien. » Je savais que ce bébé était le marqueur de la fin de mon règne en tant que fille unique, des privilèges, des cajoleries, et de l'amour de ma famille pour moi seule, pourtant, ma mère semblait aller si mal, que instinctivement, je me précipitais sur elle, grimpant prestement sur le lit, sans laisser le temps aux autres personnes de réagir, je posais mes mains sur le ventre tendu et fermait les yeux. Je m'en souviendrais toute ma vie, j'ai senti ma petite sœur bouger sous mes doigts, comme si on communiquait, elle se positionnait enfin normalement. Je l'avais faite bouger par la seule force de ma pensée. Je n'ouvris les yeux que lorsque j'entendis les premiers cris de Lee Nae. Fascinée, je vis ce petit corps tout fripés, couvert de sang, brailler, et pourtant, je l'aimais déjà.

Pourtant, rapidement, je me sentis mise à l'écart. Ma mère pouponnait, mon père voguait entre sa chambre et le travail...Je commençais à regretter d'avoir aidé à ma sœur à naître. Je lui lançais des regards jaloux, même si je savais que ce n'était pas sa faute. Je me penchais souvent au-dessus de son berceau, me demandant comment la faire disparaître. Mais un jour, mon père me surprit et cette fois, il m'expliqua que nous n'avions pas besoin de la même attention. Qu'ils ne m'aimaient pas moins, mais que j'étais plus grande, qu'il fallait que je me fasse des amis, que j'apprenne à être indépendante rapidement. Que tous les jours, il fallait que je donne l'exemple à ma petite sœur, pour qu'elle devienne une personne meilleure mais qu'elle, toute petite qu'elle était, incapable de s'occuper de soi-même, il lui fallait tout le temps de l'aide. Que ça avait été la même chose pour moi, quand j'étais bébé. Avait-je vraiment envie d'avoir des parents collés toujours entrain de me chatouiller ? Toujours entrain de regarder ce que je fais ? J'avais fait non de la tête, je me souviens très bien que j'y avais vu là, la possibilité d'être importante finalement. Quoiqu'il ai dit, j'ai remarqué un changement par la suite. Mes parents faisaient en sorte de s'occuper un peu plus de moi. Plus les jours passaient plus j'aimais la petite bouille ronde de ma sœur. Puis vint l'âge d'entrer au collège....

Comment j'ai atterris à Poudlard ? Ma mère y avait fait ses études et avait prit la peine de me faire apprendre l'anglais très tôt. Bilingue, je pouvais sans soucis entamer mes études là-bas , plutôt que d'étudier à BeauxBâtons, une académie pour filles qu'elle jugeait trop inconvenante pour moi, un garçon manqué. Après avoir discuté avec le directeur du moment, je fus acceptée. Je vivais alors mon premier réel stress dans la vie qui ne concernait que moi. Le choix de ma maison. Fille unique, sang-pur, gosse de riche, rusée, il m'envoya sans hésiter chez les Serpentards. Ne connaissant pas encore trop bien à l'époque les rivalités et les histoires de chaque maison, je m'en fichais un peu. J'y rencontrais beaucoup d'imbéciles hautains, décidée à rester toute seule, jusqu'à ce que je parle à ma voisine de chambre. Une née moldue. En fait, elle m'intéressait au départ, comme un cas étrange. Elle n'avait en quelques sortes rien à faire chez les Serpents. Pourtant, en l'observant, je me rendis compte de sa ténacité, elle était maligne, forte. Cela me plut énormément. Envers et contre tous, je décidais d'être son amie, même si pour ça, on m'insultait de traître à mon sang. Sofia et moi devînmes inséparables. J'avais trouvé en elle mon double. Une personne sur qui compter, une personne à aimer sans avoir peur d'être trahie en retour. Mon âme sœur.

Toutes les deux avons fait les quatre cent coups. On se complétait, on se chamaillait. Mais jamais on ne s'est brouillées. Je l'ai invitée au maximum chez moi, mes parents l'adorent. Ça fait tellement longtemps maintenant, elle fait partie intégrante de la famille, même Lee Nae l'aime. D'ailleurs, elle s'entend bien avec son petit frère, Micheal, ils ont le même âge. Celui là, d'ailleurs, je m'amuse à l'appeler Mikado, puisqu'il trouve drôle de m'appeler Mamie. On se chamaille, mais au fond, on s'adore. Le diplôme est bien vite arrivé, j'avais à peine eu des histoires avec des garçons. A vrai dire, je craquais carrément sur un de nos amis communs, mais il aimait Sofia, et il l'aimait, alors...j'ai laissé mon cœur l'oublier, sans rien dire à personne, surtout pas à Sofia. Je suis entrée dans une petite équipe de Quidditch française, le temps de me faire la main. Ma petit sœur, elle, entrait à Poudlard. Chez les Serpentards elle aussi. Fière d'elle ? Non, ça ne m'étonnait pas. Ce qu'elle pouvait être peste quand elle s'y mettait ! Mais, j'étais certaine qu'elle avait un bon fond et je veillais sur elle, de loin.

Deux ans plus tard, après avoir fait parler de moi, j'ai atterris chez les Tapesouafles de Quiberon, une équipe française nationale. J'avais été recrutée pour le poste de batteuse, j'avais la niaque ! Je ne supportais juste pas la tenue de l'équipe trop..flashy....rose ! Vous imaginez ? Heureusement que cela n'altérait en rien le jeu. J'étais là pour ça, faire gagner mon équipe ! Oh oui je le voulais. Matthias, mon coéquipier batteur s'amusait à dire que ma tenue s'assortissait bien avec la couleur de mes yeux. Je m'en souviens encore, je lui donnais à chaque fois un coup sur la tête et lui hurlait d'oser le répéter. Il le faisait toujours en riant et au final, je me mettais à rire également. J'ai fini par tomber amoureuse de lui, au bout de six mois dans la même équipe, d’entraînements intensifs ensemble, j'avais appris à l'apprécier. Notre histoire a duré une année. C'était doux et agréable, ce temps passé à ses côtés. Mais les couples au sein de l'équipe étaient mal vus, et rapidement, l'entente bon enfant à laissé place à de nombreuses discordes. Je m'énervais beaucoup, et Matthias ne faisait rien pour m'aider, il avait l'air de penser que les choses se tasseraient, mais en fait, rien n'allait, et lui, restait indifférent à mes sentiments.

J'ai fini par le quitter, mais le voir dans l'équipe me rongeait, je ne jouais plus aussi bien, je faisais régulièrement des fautes...l’entraîneur de notre équipe m'appréciait beaucoup cependant et me parla d'un poste de professeur de vol à Poudlard. Il me disait que je gâchais mon talent et mon énergie dans ces petites histoires. Je quittais donc l'équipe et postulais à Poudlard, priant pour être prise. Finalement, j'obtins le poste et même plus. Puisqu'on me nomma directrice du club de Quidditch. Mais ce que je retenais dans l'affaire, c'était que Sofia travaillait au même endroit ! C'était inespéré ! On s'était légèrement perdues de vue, et là..on se retrouvait ! Juste la magie des Soul-Mates.