« -Blue...c'est un peu la fille que personne ne voudrait avoir ! Et...
-Ben, la ferme ! On t'as pas demandé ton avis que je sache !
-Qu'est ce qui a frangine, t'as peur que je dise à tout le monde à quel point t'es insupportable ? »
Blue Ivy lui lança un coussin qu'il reçu en pleine tête, le faisant rire, puis ragea ouvertement :
« -Fais ce que tu veux, je m'en fous !
-Je préfère ca ! Je disais donc...que ma petite sœur était la fille que personne ne voulait avoir. Bah quoi, c'est vrai Blue! T'as un sale caractère...ok, pose ta baguette ! T'as du caractère, c'est mieux ? Tu te laisse pas marcher sur les pieds, tu détestes qu'on te dise ce que tu dois faire, t'adore avoir le dernier mot, on dirait grand mère. T'es un peu sauvage en fait...dans le bon sens du terme. On peut pas t'enfermer dans une cage ou dans un environnement trop strict et te dire de t'y faire, t'as besoin de ta liberté, d'être libre de tes mouvements, de faire ce que tu veux, t'es spontanée, un peu trop fonceuse à mon goût, mais le calme et la tempérance ne t'iraient pas vraiment. Tu as la mauvaise manie de faire passer les autres avant toi, et même si au fond c'est pas si mauvais, mais tu devrais penser un peu plus à toi de temps en temps, ca te ferait du bien! Tu détestes les idées reçues, les gens qui mentent te mettent hors de toi, tout comme les prétentieux, et tu te bats toujours pour ce qui te tiens à cœur, contre ce que tu juges injuste, et tu t'en fous de savoir qui a raison au final, tu dis ce que tu penses comme tu le penses, et tant pis si ca froisse l'égo démesuré de certaines personnes, au moins ils connaissent ton vrai point de vue. Je dois dire que je ça me rend fier, et je t'admire pour ça, même si ta franchise dépasse un peu les bornes parfois. Pourquoi tu détournes la tête ? Tu vas pas verser une larme quand même ?
-Bien sûr que non ! Je pleure jamais, moi !
-Évidemment ! Blue le roc incapable de se briser. Ça peut marcher avec les autres mais pas avec moi ça, je te connais par cœur, et un seul regard vers toi me permet de savoir à quoi tu penses. Tu t'en rend pas compte, mais t'as des petites mimiques qui te trahissent souvent. Genre là, tu plisses les yeux, tu réfléchis intensément, et je suis sûr que tu cherches comment changer le sujet de la conversation. Quand tu te mordilles la lèvre c'est parce que t'es indécise, et quand tu fais la moue, la plupart du temps, c'est pour éviter d'avoir à dire clairement que t'as pas envie de faire quelque chose. Tu vois, j'ai appris à te connaître ! Je sais que t'as horreur de montrer aux gens que tu tiens à eux, que tu détestes qu'on pense que tu sois capable de ressentir des sentiments, et que tu hais les déclarations d'amour. Tu détestes parler de papa et maman, et sur ça je te jetterais pas la pierre. En fait, tu t'es bâti une sorte de carapace, et pour te connaître vraiment, faut franchir les murailles successives qui te protègent, mais bon, faut vraiment que t'ai confiance pour que ça arrive n'est ce pas ? Et en attendant, tu préfères te cacher derrière ton beau sourire et ta bonne humeur habituelle, pour pas qu'on se pose trop de question sur toi!
-N'importe quoi ! T'as fini ou tu veux écrire ma biographie tant que t'y es ?
-Ah oui, et ce côté sarcastique que j'affectionne particulièrement ! Tu ne serais pas Blue sans cette pointe de cynisme !
-Bon, Benjamin, c'est bon ?
-Non, je voudrais rajouter autre chose si tu le permet !
-Quoi encore ?
-Je t'aime petite sœur ! Conclut il d'un ton solennel, avant d'afficher un grand sourire, puis d'éclater de rire.
-Pauvre type ! C'est pas drôle! Arrête de rire ! Ben ! Je t'aurais prévenu ! SILENCIO ! » lanca la jeune femme, baguette en main, un sourire satisfait sur le visage quand le rire de son frère se coupa net.

« -Bon, j'ai le droit de parler de moi, où tu veux encore monopoliser la parole ?
-Nan nan, vas y, je me contenterais de faire la voix off, ou de raconter ce que t'as pas envie de dire !

Blue leva les yeux au ciel, et son frère enchaina sans attendre :

« -Il était une fois, à Manchester... 
-Ben !
-Ca va, je plaisante, on t'écoute !"

Elle lui tira la langue, se mit en tailleur sur le canapé, et fixa son regard sur les chaussures de son frère :

« -Après avoir eu Benjamin, mes parents s'étaient toujours dit qu'ils ne ferait pas de deuxième enfant, et qu'un petit bout de chou serait bien suffisant pour eux, et en même temps, vu mon frère je comprend parfaitement leur décision. Mais quand il a eu 4 ans, ils ont découvert que ma mère était enceinte, et qu'au final, leur plan parfait d'une vie à trois allait tomber à l'eau. Mais d'après ce que m'en disait grand mère, ils n'ont été que plus heureux de savoir qu'ils allaient être parents à nouveau, et qu'un bonheur quasi parfait à trois serait encore mieux à quatre. J'ai donc vu le jour un 14 février, il y a de cela 25 longues années, quand mes deux parents étaient tous les deux en train de dîner en tête à tête dans un restaurant moldu. Grand mère me raconte tout le temps comment il a été dur de partir du restaurant sans que le gérant appelle une ambulance, pour conduire ma mère dans un hôpital de moldu, où elle ne voulait pas aller accoucher. Avec mon père, ils ont donc du trouver mils et un prétextes pour pouvoir partir tranquillement, et quatre heures plus tard, ma mère me tenait dans les bras.
-Et les ennuis commencèrent !
-Benjamin ! Je n'ai que de vagues souvenirs de l'enfance que j'ai passé dans notre jolie maison de quartier à Manchester. Je me souviens pourtant que c'était une époque heureuse, je me rappelle le rose clair de ma chambre, les photos animées autour de la cheminée, et de Barnaby, notre chien. J'aime me dire qu'on était heureux tous les quatre, et qu'on aurait pu avoir cette vie pour toujours. Mais vous le savez aussi bien que moi, rien ne dure jamais pour toujours.
On avait été faire un tour à la foire, un soir d’août alors que j'avais eu six ans en février. On avait fait les manèges, on avait mangé de la barbe à papa et des pommes d'amour, et je sens encore mon estomac barbouillé par toutes les cochonneries que j'avais ingurgité. Comme on habitait pas très loin du lieu de la foire, on était rentrés à pieds, pour profiter encore un peu de la douceur de la soirée. Ben et moi on marchait devant nos parents en nous tenant la main, et eux étaient derrière, discutant de choses d'adultes, leur nom de code pour pas qu'on se mêle de leur conversation. Ensuite, je me souviens seulement des cris, du bruit de ferrailles, du corps de mes parents sans vie. »

Blue Ivy changea de position, ramenant ses jambes sous son menton, avant de les entourer de ses bras, et pour quiconque connaissait suffisamment Benjamin, le fait qu'il ne profite pas d'un silence de sa sœur pour la taquiner, prouvait à quel point la situation était spéciale.

«-Du coup, on a été vivre chez grand père et grand mère, les parents de ma mère, qui étaient eux aussi sorciers. Toute ma famille a toujours été sorcière d'ailleurs, on est des sang pur à ce qui se dit. Pour ce que j'en ai à faire. On a dû déménager à Saint Helens pour aller vivre chez eux et démarrer une nouvelle vie. Je dis pas que ca a été facile, mais on y est arrivés, comme on a pu. Comme ils étaient sorciers, nos grands parents n'arrêtaient pas de nous parler du monde qui serait le notre lors de notre arrivée à Poudlard, de tout ce qu'on pourrait faire, de ce qu'on verrait et apprendrait, et je dois admettre que j'avais vraiment hâte. Et comme Ben est l'aîné, il a rejoint le château avant moi, et il faut dire que ses lettres quotidiennes, et tout ce qu'il me racontait ne manquaient pas de calmer mon empressement. Enfin, je ne nie pas que tous ces longs mois sans mon boulet de frère ont tout de même était un vrai paradis !
-Mon œil, je sais très bien que je te manquais !
-Énormément ! Mais une chance pour nous deux, quand j'ai rejoint Poudlard à mon tour, le Choixpeau m'a envoyé à Gryffondor, où tu as pu garder un œil sur moi, ce qui avait du te manquer les quelques années précédentes.
-Une chance, une chance, vite dit ! C'est pas toi qui devait tout le temps corriger tes devoirs et t'aider !
-Hé n'inverse pas nos rôles ! De nous deux, c'est bien moi le cerveau, c'est moi qui t'ai aidé, et plus d'une fois à faire des devoirs ou à réviser ! J'étais l'une des meilleures de ma génération, je me débrouillais très bien en sortilèges et en défense contre les forces du mal, je m'en sortais en potions, et j'ai toujours adoré l'histoire de la magie ! Et tu le sais très bien puisque tu en as profité bien plus d'une fois ! Et tu étais pas le seul! Les profs n'arrêtaient pas de nous mettre en compétition, Sofia et moi, ils devaient trouver ça amusant deux élèves issues de deux maisons différentes et quasi opposées, qui se battaient pour être les meilleures ! Et nous, on était trop dociles pour dire stop...enfin, jusqu'à ce qu'on en ai ras le bol, et qu'on décide d'arrêter d'entrer dans leur jeu ! Si j'avais su...on a perdu des années à se détester et à ses pourrir alors qu'aujourd'hui on s'entend super bien !
-Elle a bien du courage de te supporter, moi j'aurais craqué depuis longtemps !
-Tu parles, toi t'étais...enfin t'es toujours fourré avec cet idiot de Nolan, et que je te drague une fille, que je te fasse un sourire de tombeur à une autre, que je te lance le coup d’œil ravageur qui tue à une troisième ! A croire que toutes les filles sont dingues de lui et ne demandent qu'une chose, passer un peu de bon temps avec lui...Du grand n'importe quoi ! Je comprend même pas comment tu peux traîner avec un type pareil, vous êtes si...différents ! Franchement Benjamin, même si parfois t'es le dernier des crétins, tu pourrais trouver mieux comme meilleur ami, non ?
-Euh Blue...merci de ta considération, et de ton avis très éclairé et totalement impartial, mais on parle de toi là, pas de moi, le dernier des crétins !
-Ah oui...c'est vrai...on j'en étais ? Ah oui, Poudlard ! C'est simple, j'y ai grandi en devenant la sorcière aguerrie que je suis aujourd'hui. Les premières années, j'étais vue comme la fille bizarre qui pouvait voir les Sombrals, et qui se plaisait même en leur compagnie, où au moins personne ne la jugeait. Et puis en grandissant, j'ai fini par développer le caractère qui est le mien aujourd'hui...
-Mon dieu, si on avait su ce qui nous attendait...
-Et il paraît que je suis devenue quelqu'un de jolie, même si je me classe pourtant dans la catégorie des filles banales et passe partout. Pourtant, je n'ai pas eu de copain avant longtemps, les quelques garçons qui me plaisaient et avec qui j'avais quelques flirts finissaient par ne plus me parler du jour au lendemain...c'était comme s'ils m'évitaient d'ailleurs, j'ai jamais compris pourquoi...
-J'ai peut être une explication pour ça...
-Quoi ? T'as fait quoi encore ?
-Bah...je suis ton grand frère...alors c'était mon rôle de les prévenir quant à ce que je leur ferais subir si jamais ils t'approchaient de trop près...tu vois quoi !
-Mais vous êtes tous comme ça les grands frères, ou c'est moi qui ai tiré la palme spéciale ? Moi je t'arrangeais des coups avec mes amies, ou même avec des filles plus âgées que moi, et toi pendant ce temps là...crois moi, tu l'emporteras pas au paradis ! Bref, Poudlard pour moi, ca a été un moment heureux, on rentrait à toutes les vacances pour voir nos grands parents, et j'attendais chaque rentrée avec impatience, même si on était bien chez grand mère. Après la fin de mes études au château, j'ai rejoint le ministère, rêvant d'un métier qui bougerait, où je pourrais faire travailler mon cerveau et mes muscles, et je suis devenue oubliator, où je réparais les erreurs et bévues qui révélait l'existence de notre monde aux moldus. C'était sympa d'ailleurs, j'étais tombée, ou plutôt je suis tombée dans une bonne équipe de travail, et la bonne humeur était au quotidien, et il parait que je suis même plutôt douée. Je pense que j'aurais pu faire ça toute ma vie, mais les choses ont étaient différentes. Je suis devenue professeur à Poudlard, sans trop savoir comment ni pourquoi d'ailleurs...
-Parce que je te manquais trop, et tu voulais pouvoir voir ton adorable grand frère aussi souvent que possible ?
-Euh...je parierais pas la dessus ! Mais savoir que t'étais là à été un plus quand même. Quand je t'ai accompagnais jusqu'à Pré au Lard, le jour où tu as pris tes fonctions à Poudlard, Anthea, la directrice, s'est adressée à moi, se souvenant de la Gryffondor brillante que j'avais été des années plus tôt en défense contre les forces du mal, et elle disait même avoir entendu parler de moi à quelques reprises à propos du travail que je faisais pour le ministère. Et comme des différends l'opposait au professeur actuel, elle cherchait activement un ou une remplaçante, et aurait adoré pouvoir compter ma bonne humeur communicative et mon optimisme à tout épreuve à la table des professeurs.
-Hum hum...
-Quoi ? C'est elle qui l'a dit, pas moi ! J'ai donc pris mes fonctions en septembre, il y a de cela trois ans, pour ce qui ne devait être qu'un coup d'essai...et au final, j'adore ce que je fais ! Les vacances et certains weekends, je retourne au ministère pour faire mon boulot d'oubliator, où je m'accorde des pauses pour corriger les parchemins de défense contre les forces du mal de mes élèves. Je peux dire sans aucun problème que ma vie me plait, et que je n'aurais pas pu rêver mieux ! Poudlard est devenu ma deuxième maison, et pour rien au monde je n'échangerais ma place ! Je crois que je suis pas un prof horrible, mes élèves m'aiment bien en plus, même si je suis parfois un peu dure...enfin je crois...
-Tu crois mal alors! Ton surnom, c'est le tyran bleu...
-Quoi ? Je suis sûre que c'est pas vrai ! Où t'as entendu ça ?
-Bah moi si j'étais élève, ce serait le surnom que je te donnerais !
-Et moi si j'étais ton prof, je me servirais toujours de toi comme de mon cobaye attitré !
-T'as pas le droit, ce serait totalement illégal !
-Et alors ? Les sortilèges d'oubli, ça te dit quelque chose ? D'ailleurs, tu te souviens de hier soir ?
-Hier soir ? Y'a eu quoi hier soir ?
-Et bah alors, tu vois que je suis douée !
-C'est des bobards! Je te crois pas!
-Ah bon, t'es sûr de toi? Attends, on demande à grand mère son avis! Grand mèèèèère???
-Blue...tu m'as fait quoi? Blue-Ivy Zooey Kennedy, je t'ai posé une question! Blue! »
Mais déjà la jeune femme s'était levée, et avait quitté le salon en éclatant de rire, son frère se levant pour suivre ses traces en l'appelant toujours. Vous pouvez parier que leurs chamailleries dura encore un long moment, et qu'au final, ils tombèrent dans les bras l'un de l'autre, comme toujours. Et oui, c'est comme ça, autant vous y faire, on ne s'embête jamais longtemps avec les Kennedy !